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Turquie : troisième mandat pour Erdogan / L’ONU et la pollution par le plastique

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N°300 / 4 juin 2023

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr

Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 2 juin 2023.

Avec cette semaine :

  • Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique.
  • Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef du mensuel Philosophie Magazine.
  • Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors.
  • Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick.

TURQUIE : TROISIÈME MANDAT POUR ERDOGAN

Le 28 mai, Recep Tayyip Erdogan, 69 ans, a été déclaré vainqueur du second tour de l'élection présidentielle turque, réunissant 52,16 % des suffrages, contre 47,84 % pour son adversaire, Kemal Kiliçdaroglu. Pendant la campagne, la télévision publique TRT a accordé « soixante fois plus de temps d’antenne » au président sortant qu’à son rival, a observé l’organisation Reporters sans frontières. Perçue comme faible, sans accès aux ressources, l’alliance de six partis d’opposition n’est pas parvenue à convaincre l’électorat qu’elle pouvait mieux faire.

De Joe Biden à Vladimir Poutine, en passant par Emmanuel Macron ou Volodymyr Zelensky, chefs d’Etat et de gouvernement se sont succédé pour saluer la victoire du dirigeant turc, au pouvoir depuis vingt ans. Le chef de file de l’opposition avait pourtant les discrètes faveurs des dirigeants occidentaux, dont les relations avec Erdogan se sont fortement détériorées au fil de ses mandats successifs, surtout depuis le coup d’Etat manqué de 2016. Ces félicitations ont été assorties d'une invitation à entrer dans une relation constructive avec l'Union européenne, du moins plus apaisée qu'elle ne l'a été au cours des dix dernières années avec un président turc exploitant chacune des failles du bloc, de la migration à la relation avec la Russie. Depuis un an, Ankara bloque l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique, prétendant que Stockholm héberge des « terroristes » kurdes sur son territoire. Cette question sera abordée notamment lors du sommet de l'Otan, les 11 et 12 juillet à Vilnius, en Lituanie.

Au Moyen-Orient, ces derniers mois, Recep Tayyip Erdogan a tenté de se rapprocher de son voisin, le président syrien Bachar al-Assad. Malgré une médiation russe ses tentatives n'ont pas abouti. Le président syrien a exigé en préalable à toute rencontre avec son homologue le retrait des forces turques stationnées dans le nord de la Syrie sous contrôle rebelle et la fin du soutien d'Ankara aux groupes rebelles opposés à Damas. La Turquie, accueille sur son sol 3,4 millions de réfugiés syriens ayant fui la guerre. Le chiffre réel est sans doute supérieur. Il a fait l'objet d'une surenchère électoraliste de la part de l'opposition qui parle de 10, voire de 13 millions de migrants en Turquie. La campagne électorale a été marquée par une poussée de xénophobie.

La réélection du président turc s’inscrit dans un contexte économique très dégradé : en deux ans, la livre turque a perdu 80 % de sa valeur et l'inflation s'établit à 105 %. En plus de l’inflation, le tremblement de terre du 6 février qui a dévasté des zones entières du sud-est de la Turquie, faisant au moins 50.000 morts, a laissé le pays exsangue. Le président Erdogan a promis de reconstruire au plus vite 650.000 logements dans les provinces affectées. Il a jusqu’en 2028 pour édifier une « IIe République », qu’il souhaite plus religieuse, plus autocratique, plus nationaliste, davantage tournée vers le Golfe, la Russie et la Chine que la première, fondée il y a cent ans, le 29 octobre 1923, par Mustapha Kemal Atatürk, sur les décombres de l’empire ottoman.

***

L’ONU ET LA POLLUTION PAR LE PLASTIQUE

Sept ans après la COP21, un millier de délégués de 175 pays et plus de 1 500 scientifiques et représentants de la société civile et de l’industrie se sont réunis du 29 mai au 2 juin à l’Unesco, à Paris, avec pour mission de « mettre fin à la pollution plastique » à travers l’élaboration d’un traité international juridiquement contraignant d’ici à 2024. En 2019, le monde a produit 460 millions de tonnes de matières plastiques. Le double de sa production de 2000. Ce chiffre pourrait tripler d'ici à 2060 en l'absence de nouvelle politique, selon l'Organisation de coopération et de développement économique. Si les pays participant aux discussions à Paris s'accordent sur la nécessité d'une réponse globale, ils sont divisés sur les mesures à entreprendre. Une « coalition pour la haute ambition », portée par le Rwanda et la Norvège et composée d'une cinquantaine de pays dont ceux de l'Union européenne, mais aussi le Canada, ou le Japon, demande une réduction de la production globale du plastique. D'autres pays comme l'Arabie saoudite ou les Etats-Unis entendent défendre leur secteur pétrochimique et mettent donc l'accent sur la collecte des déchets et le recyclage.

Dans un rapport publié le 16 mai en amont de la conférence de Paris, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime que la principale solution est d’appliquer la règle des « 4 R » (réduire, réutiliser, réparer et recycler), dans cet ordre. Ainsi, la pollution plastique pourrait être réduite de 80 % à l’horizon 2040 : très persistants dans l'environnement, les polymères se dégradent en micro et nanoparticules qui polluent l'air, le sol et l'eau jusqu'au sommet de l'Everest et ils intègrent la chaîne alimentaire. Le plastique pose aussi problème pour son rôle dans le réchauffement climatique. Il représentait 1,8 milliard de tonnes de gaz à effet de serre en 2019, 3,4% des émissions mondiales. L'idée consiste à passer d'une économie et d'un mode de production linéaire (extraire, transformer puis jeter) à une économie circulaire, où rien ne se perd ou presque. In fine, la transition vers une économie circulaire pourrait permettre au monde d'économiser 1,27 trillion de dollars, estime le PNUE. Et 3,25 trillions de dollars supplémentaires pourraient l'être grâce à l'élimination d'externalités négatives dues à la pollution plastique telles que les coûts liés aux problèmes de santé, de climat, de pollution de l'air, de dégradation des écosystèmes marins, etc. Enfin, cette transition pourrait permettre de créer 700.000 emplois dans le monde, principalement dans les pays en voie de développement.

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

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  • Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors.
  • Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick.

TURQUIE : TROISIÈME MANDAT POUR ERDOGAN

Le 28 mai, Recep Tayyip Erdogan, 69 ans, a été déclaré vainqueur du second tour de l'élection présidentielle turque, réunissant 52,16 % des suffrages, contre 47,84 % pour son adversaire, Kemal Kiliçdaroglu. Pendant la campagne, la télévision publique TRT a accordé « soixante fois plus de temps d’antenne » au président sortant qu’à son rival, a observé l’organisation Reporters sans frontières. Perçue comme faible, sans accès aux ressources, l’alliance de six partis d’opposition n’est pas parvenue à convaincre l’électorat qu’elle pouvait mieux faire.

De Joe Biden à Vladimir Poutine, en passant par Emmanuel Macron ou Volodymyr Zelensky, chefs d’Etat et de gouvernement se sont succédé pour saluer la victoire du dirigeant turc, au pouvoir depuis vingt ans. Le chef de file de l’opposition avait pourtant les discrètes faveurs des dirigeants occidentaux, dont les relations avec Erdogan se sont fortement détériorées au fil de ses mandats successifs, surtout depuis le coup d’Etat manqué de 2016. Ces félicitations ont été assorties d'une invitation à entrer dans une relation constructive avec l'Union européenne, du moins plus apaisée qu'elle ne l'a été au cours des dix dernières années avec un président turc exploitant chacune des failles du bloc, de la migration à la relation avec la Russie. Depuis un an, Ankara bloque l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique, prétendant que Stockholm héberge des « terroristes » kurdes sur son territoire. Cette question sera abordée notamment lors du sommet de l'Otan, les 11 et 12 juillet à Vilnius, en Lituanie.

Au Moyen-Orient, ces derniers mois, Recep Tayyip Erdogan a tenté de se rapprocher de son voisin, le président syrien Bachar al-Assad. Malgré une médiation russe ses tentatives n'ont pas abouti. Le président syrien a exigé en préalable à toute rencontre avec son homologue le retrait des forces turques stationnées dans le nord de la Syrie sous contrôle rebelle et la fin du soutien d'Ankara aux groupes rebelles opposés à Damas. La Turquie, accueille sur son sol 3,4 millions de réfugiés syriens ayant fui la guerre. Le chiffre réel est sans doute supérieur. Il a fait l'objet d'une surenchère électoraliste de la part de l'opposition qui parle de 10, voire de 13 millions de migrants en Turquie. La campagne électorale a été marquée par une poussée de xénophobie.

La réélection du président turc s’inscrit dans un contexte économique très dégradé : en deux ans, la livre turque a perdu 80 % de sa valeur et l'inflation s'établit à 105 %. En plus de l’inflation, le tremblement de terre du 6 février qui a dévasté des zones entières du sud-est de la Turquie, faisant au moins 50.000 morts, a laissé le pays exsangue. Le président Erdogan a promis de reconstruire au plus vite 650.000 logements dans les provinces affectées. Il a jusqu’en 2028 pour édifier une « IIe République », qu’il souhaite plus religieuse, plus autocratique, plus nationaliste, davantage tournée vers le Golfe, la Russie et la Chine que la première, fondée il y a cent ans, le 29 octobre 1923, par Mustapha Kemal Atatürk, sur les décombres de l’empire ottoman.

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L’ONU ET LA POLLUTION PAR LE PLASTIQUE

Sept ans après la COP21, un millier de délégués de 175 pays et plus de 1 500 scientifiques et représentants de la société civile et de l’industrie se sont réunis du 29 mai au 2 juin à l’Unesco, à Paris, avec pour mission de « mettre fin à la pollution plastique » à travers l’élaboration d’un traité international juridiquement contraignant d’ici à 2024. En 2019, le monde a produit 460 millions de tonnes de matières plastiques. Le double de sa production de 2000. Ce chiffre pourrait tripler d'ici à 2060 en l'absence de nouvelle politique, selon l'Organisation de coopération et de développement économique. Si les pays participant aux discussions à Paris s'accordent sur la nécessité d'une réponse globale, ils sont divisés sur les mesures à entreprendre. Une « coalition pour la haute ambition », portée par le Rwanda et la Norvège et composée d'une cinquantaine de pays dont ceux de l'Union européenne, mais aussi le Canada, ou le Japon, demande une réduction de la production globale du plastique. D'autres pays comme l'Arabie saoudite ou les Etats-Unis entendent défendre leur secteur pétrochimique et mettent donc l'accent sur la collecte des déchets et le recyclage.

Dans un rapport publié le 16 mai en amont de la conférence de Paris, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime que la principale solution est d’appliquer la règle des « 4 R » (réduire, réutiliser, réparer et recycler), dans cet ordre. Ainsi, la pollution plastique pourrait être réduite de 80 % à l’horizon 2040 : très persistants dans l'environnement, les polymères se dégradent en micro et nanoparticules qui polluent l'air, le sol et l'eau jusqu'au sommet de l'Everest et ils intègrent la chaîne alimentaire. Le plastique pose aussi problème pour son rôle dans le réchauffement climatique. Il représentait 1,8 milliard de tonnes de gaz à effet de serre en 2019, 3,4% des émissions mondiales. L'idée consiste à passer d'une économie et d'un mode de production linéaire (extraire, transformer puis jeter) à une économie circulaire, où rien ne se perd ou presque. In fine, la transition vers une économie circulaire pourrait permettre au monde d'économiser 1,27 trillion de dollars, estime le PNUE. Et 3,25 trillions de dollars supplémentaires pourraient l'être grâce à l'élimination d'externalités négatives dues à la pollution plastique telles que les coûts liés aux problèmes de santé, de climat, de pollution de l'air, de dégradation des écosystèmes marins, etc. Enfin, cette transition pourrait permettre de créer 700.000 emplois dans le monde, principalement dans les pays en voie de développement.

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