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Kayfo Game, l'enjeu des jeux vidéo en Afrique
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Le jeu vidéo — souvent sur smartphone ou sur tablette — est de plus en plus pratiqué par les jeunes en Afrique et l’on voit éclore de nouvelles sociétés de création de jeux sur le continent. À Dakar, Kayfo — qui signifie « Viens jouer » en wolof — est l’une d’entre elles.
Sur votre smartphone, au Sénégal ou en Côte d’Ivoire où ces jeux sont distribués, vous pouvez vous amuser et passer le temps sur Djambar Match, Kay Ludo ou Dakar Secrets. Des jeux vidéo téléchargeables et créés par Kayfo, une société sénégalaise qui, depuis cinq ans, crée des jeux à destination du public africain. Casse-tête, jeu de course, football ou bien jeux éducatifs, ces jeux présentent une unité : celle d’adopter un look et des codes africains.
Candy Crush sénégalais
C’est ainsi, par exemple, que le « Candy Crush » de Kayfo fait évoluer non pas des bonbons dans des colonnes, mais des masques traditionnels. Thierno Ndiaye est l’un des concepteurs de ces jeux : « On était fans des jeux vidéo auxquels on jouait, mais souvent, on ne voit pas de personnages africains au niveau des jeux, donc c’était important pour nous de montrer une représentation des personnages africains au niveau des jeux vidéo. On a par exemple un jeu, Détective Syra, où l’ensemble des lieux est inspiré de lieux et d’environnements qu’on retrouve ici, à Dakar, et qui permet ainsi de montrer notre culture à travers ce jeu-là ».
Kayfo en wolof signifie « Viens jouer ! » Cette invitation, c’est Julien Herbin, ex-Ubisoft, une major du jeu vidéo dans le monde, qui l’a lancée il y a cinq ans en débarquant à Dakar et en créant au Point E sa société Kayfo.
« Le marché des jeux vidéo en Afrique est essentiellement présent sur smartphone, avec 95 % des joueurs qui jouent sur leur téléphone », explique-t-il. « La particularité de ces jeux en fait, c’est qu’ils ne s’installent pas. Ce sont des jeux instantanés, donc il suffit d’aller sur notre site web et on peut y accéder directement. On compte en nombre de joueurs uniques mensuels, environ 100 000 joueurs sur nos 4 ou 5 jeux les plus populaires. Il y a évidemment des sociétés qui font des millions, voire des dizaines de millions de joueurs mensuels, à l’échelle mondiale. Mais pour un petit studio africain qui débute, je trouve que c’est quand même assez intéressant comme chiffre. La croissance des marchés africains ne fait que grandir, largement plus vite que les autres marchés au niveau mondial ».
Dakar game hub, incubateur à talents créatifs
Pour répondre à ce marché grandissant, il faut des compétences. Or, les écoles spécifiques de conception de jeux vidéo sont rares en Afrique. Aussi, depuis un an et demi, un « Sénégal gaming hub », un centre de jeu, a été mis en place par Kayfo et un autre studio de jeux vidéo, Masseka, en partenariat avec la Délégation sénégalaise à l’entrepreneuriat et l’Ambassade de France. « C’est l’idéal pour les jeunes qui sont incubés là-bas de pouvoir avoir cette formation en game design, pour qu’ils puissent un peu comprendre ce qu’est le game design, se réjouit Marie Pierre Thiam, coordinatrice de cet incubateur à talents créatifs. C’est beaucoup de domaines qui s’allient pour pouvoir faire des jeux vidéo. On a des artistes, des artistes en 2D, en 3D, il y a des animateurs, on a même des sound designer, des gens qui s’occupent de faire les effets sonores, la musique du jeu... L’idée, c’est de pouvoir faire en sorte qu’ils puissent travailler ensemble en synergie pour arriver à créer des jeux ».
Ce « Sénégal gaming hub » a été financé par l’Ambassade de France. Mathieu Bécue est attaché de coopération, innovation et économie numérique, c’est lui qui a coordonné le projet qui accueille une dizaine « d’apprenants » tous les six mois. « Si on imagine que, à l’échelle mondiale, on a un marché du jeu vidéo qui représente 300 milliards d’euros environ et qu’un seul 1 % de ce marché est capté par le marché africain, il est important de pouvoir se dire qu’il y a un potentiel considérable avec une demande qui est exprimée. Mais la capacité de répondre à cette demande, avec la création de jeux vidéo sur des contenus africains, est extrêmement faible aujourd’hui. Donc l’idée était de pouvoir développer un écosystème favorable sur le continent, et ça, c’est une approche assez unique ».
Au terme de six mois d’incubation, les apprentis concepteurs de Game Hub peuvent toucher, pour les projets les plus aboutis, une bourse afin de créer leur propre société de production de jeux vidéo et peut-être, un jour, comme Kayfo « s’amuser » à développer des jeux pour la jeunesse africaine.
À lire aussiL’Afrique dans les jeux vidéo: des folklores sous représentés
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Le jeu vidéo — souvent sur smartphone ou sur tablette — est de plus en plus pratiqué par les jeunes en Afrique et l’on voit éclore de nouvelles sociétés de création de jeux sur le continent. À Dakar, Kayfo — qui signifie « Viens jouer » en wolof — est l’une d’entre elles.
Sur votre smartphone, au Sénégal ou en Côte d’Ivoire où ces jeux sont distribués, vous pouvez vous amuser et passer le temps sur Djambar Match, Kay Ludo ou Dakar Secrets. Des jeux vidéo téléchargeables et créés par Kayfo, une société sénégalaise qui, depuis cinq ans, crée des jeux à destination du public africain. Casse-tête, jeu de course, football ou bien jeux éducatifs, ces jeux présentent une unité : celle d’adopter un look et des codes africains.
Candy Crush sénégalais
C’est ainsi, par exemple, que le « Candy Crush » de Kayfo fait évoluer non pas des bonbons dans des colonnes, mais des masques traditionnels. Thierno Ndiaye est l’un des concepteurs de ces jeux : « On était fans des jeux vidéo auxquels on jouait, mais souvent, on ne voit pas de personnages africains au niveau des jeux, donc c’était important pour nous de montrer une représentation des personnages africains au niveau des jeux vidéo. On a par exemple un jeu, Détective Syra, où l’ensemble des lieux est inspiré de lieux et d’environnements qu’on retrouve ici, à Dakar, et qui permet ainsi de montrer notre culture à travers ce jeu-là ».
Kayfo en wolof signifie « Viens jouer ! » Cette invitation, c’est Julien Herbin, ex-Ubisoft, une major du jeu vidéo dans le monde, qui l’a lancée il y a cinq ans en débarquant à Dakar et en créant au Point E sa société Kayfo.
« Le marché des jeux vidéo en Afrique est essentiellement présent sur smartphone, avec 95 % des joueurs qui jouent sur leur téléphone », explique-t-il. « La particularité de ces jeux en fait, c’est qu’ils ne s’installent pas. Ce sont des jeux instantanés, donc il suffit d’aller sur notre site web et on peut y accéder directement. On compte en nombre de joueurs uniques mensuels, environ 100 000 joueurs sur nos 4 ou 5 jeux les plus populaires. Il y a évidemment des sociétés qui font des millions, voire des dizaines de millions de joueurs mensuels, à l’échelle mondiale. Mais pour un petit studio africain qui débute, je trouve que c’est quand même assez intéressant comme chiffre. La croissance des marchés africains ne fait que grandir, largement plus vite que les autres marchés au niveau mondial ».
Dakar game hub, incubateur à talents créatifs
Pour répondre à ce marché grandissant, il faut des compétences. Or, les écoles spécifiques de conception de jeux vidéo sont rares en Afrique. Aussi, depuis un an et demi, un « Sénégal gaming hub », un centre de jeu, a été mis en place par Kayfo et un autre studio de jeux vidéo, Masseka, en partenariat avec la Délégation sénégalaise à l’entrepreneuriat et l’Ambassade de France. « C’est l’idéal pour les jeunes qui sont incubés là-bas de pouvoir avoir cette formation en game design, pour qu’ils puissent un peu comprendre ce qu’est le game design, se réjouit Marie Pierre Thiam, coordinatrice de cet incubateur à talents créatifs. C’est beaucoup de domaines qui s’allient pour pouvoir faire des jeux vidéo. On a des artistes, des artistes en 2D, en 3D, il y a des animateurs, on a même des sound designer, des gens qui s’occupent de faire les effets sonores, la musique du jeu... L’idée, c’est de pouvoir faire en sorte qu’ils puissent travailler ensemble en synergie pour arriver à créer des jeux ».
Ce « Sénégal gaming hub » a été financé par l’Ambassade de France. Mathieu Bécue est attaché de coopération, innovation et économie numérique, c’est lui qui a coordonné le projet qui accueille une dizaine « d’apprenants » tous les six mois. « Si on imagine que, à l’échelle mondiale, on a un marché du jeu vidéo qui représente 300 milliards d’euros environ et qu’un seul 1 % de ce marché est capté par le marché africain, il est important de pouvoir se dire qu’il y a un potentiel considérable avec une demande qui est exprimée. Mais la capacité de répondre à cette demande, avec la création de jeux vidéo sur des contenus africains, est extrêmement faible aujourd’hui. Donc l’idée était de pouvoir développer un écosystème favorable sur le continent, et ça, c’est une approche assez unique ».
Au terme de six mois d’incubation, les apprentis concepteurs de Game Hub peuvent toucher, pour les projets les plus aboutis, une bourse afin de créer leur propre société de production de jeux vidéo et peut-être, un jour, comme Kayfo « s’amuser » à développer des jeux pour la jeunesse africaine.
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