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Algérie: «Le président Tebboune est assuré d'avoir un 2e mandat, sans même présenter un programme»

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En Algérie, la présidentielle se tient dans moins de deux semaines, le 7 septembre 2024. Le chef de l'État sortant, Abdelmadjid Tebboune, qui brigue un second mandat, affrontera deux autres candidats, Abdelaali Hassani Cherif du parti islamiste MSP, et Youcef Aouchiche du parti historique FFS. Le scrutin semble tourner en faveur du président Tebboune, vu comme le grand favori de cette élection. Une analyse que partage le politologue Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen de Genève. Il répond aux questions de Sidy Yansané.

RFI : Le président Abdelmadjid Tebboune est présenté comme le grand favori de ce scrutin. Est-ce dû à son bilan ou plutôt à l'absence d'une alternative crédible ?

Hasni Abidi : Il n'existe pas de candidature en mesure de menacer le renouvellement de son mandat présidentiel. Le deuxième élément, c'est que Tebboune a réussi à obtenir le soutien de l'administration puisqu'il est président en exercice. Il a réussi à apaiser la relation avec l'institution militaire. Ces éléments-là font que le président Tebboune est assuré d'avoir un deuxième mandat sans même présenter un programme ou faire une grande campagne électorale, sans compter la grande indifférence de la population algérienne face à ce scrutin présidentiel.

Justement, vous évoquiez une grande indifférence. Or, apparemment l'un des grands enjeux de cette élection présidentielle, c'est la participation. Vous pensez donc qu’on peut s'attendre à un fort taux d'abstention ?

Je dirais que l'abstention est le seul enjeu de cette élection présidentielle. Il faut rappeler que cette élection est la première et la plus importante après le mouvement populaire algérien « Hirak ». Les abstentionnistes sont considérés comme le premier parti politique d'Algérie. Déserter les urnes, c'est une position politique, ce n'est pas une position de neutralité, c'est plus qu'une indifférence avec la chose politique. Et c'est pourquoi le pouvoir algérien tente, avec des directions électorales régionales à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, de mobiliser les électeurs. Le président Tebboune a besoin d'un score élevé à la fois de participants, mais aussi de voix parce qu'il se souvient que lors des présidentielles, mais aussi lors du référendum sur la Constitution, ni le taux de participation ni le vote favorable n'étaient un score confortable pour le président Tebboune.

Le mandat du président Tebboune a été marqué par une restriction des libertés : des journalistes en prison, des opposants et des personnalités politiques interpellés et arrêtés… Est-ce qu'on peut s'attendre à un respect réel de ces libertés pour ce second mandat éventuel ?

Aujourd'hui, la politique ne s'exerce presque plus en Algérie et il y a énormément de restrictions qui frappent les partis politiques, les syndicats, mais aussi la presse. Il est important pour l'Algérie de revoir sa copie en matière de libertés publiques et privées. Un État comme l'Algérie ne peut pas avoir peur d'un journal ou d'un éditorialiste. Aujourd'hui, il est difficile d'accepter que les journalistes soient limités dans leurs mouvements ou dans leur travail en raison d'un point de presse ou d'un post sur les réseaux sociaux. Ce qui est attendu du président Tebboune, c'est qu'il donne aussi à la question des libertés, à la question de l'exercice libre de la politique, la place qu'elle mérite.

Il y a quelques semaines, la France et l'Algérie se sont une nouvelle fois déchirées, cette fois-ci sur le cas du Sahara occidental. La présidence entretient de très mauvaises relations avec la junte malienne. À l'est, il y a une crise ouverte avec le maréchal libyen Khalifa Haftar. S'il est réélu, de quelle manière le président Tebboune compte-t-il repositionner l'Algérie sur le plan diplomatique ?

L'usage politique que fait le président Tebboune de ces crises, c'est plutôt pour dire « Je suis l'homme de la situation » et que l'Algérie vit dans un contexte régional très tendu face à des mutations importantes, des secousses sur le plan politique, sécuritaire mais aussi social dans son environnement régional le plus proche la Tunisie, la Libye… Vous avez mentionné les pays du Sahel, il y a aussi la guerre en Ukraine qui a été plutôt une aubaine pour le président et pour l'État avec le retour de l'Algérie comme un fournisseur fiable pour les marchés européens, ce qui lui assure des revenus importants.

Fournisseur en hydrocarbures, je suppose…

Oui, bien sûr, en hydrocarbures et surtout le gaz algérien qui est devenu une denrée très demandée par les pays européens. En revanche, l'usage politique de cet environnement troublé doit aussi pousser l'Algérie à réfléchir sur les contours de sa nouvelle diplomatie, sa nouvelle politique étrangère. L’Algérie ne peut que justement donner la priorité absolue d'abord à ce qui se passe en Libye, on a bien vu l'avancée de l'armée du maréchal Haftar jusqu'à la frontière algérienne, la situation avec le Niger, avec le Mali et bien sûr la relation aussi tendue avec le Maroc. Certes, l'Algérie a brillé au Conseil de sécurité puisqu'elle est membre non permanent dans le dossier de Gaza. Mais je pense que les questions régionales constituent une priorité de premier niveau pour le président de Tebboune dans son deuxième mandat.

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RFI : Le président Abdelmadjid Tebboune est présenté comme le grand favori de ce scrutin. Est-ce dû à son bilan ou plutôt à l'absence d'une alternative crédible ?

Hasni Abidi : Il n'existe pas de candidature en mesure de menacer le renouvellement de son mandat présidentiel. Le deuxième élément, c'est que Tebboune a réussi à obtenir le soutien de l'administration puisqu'il est président en exercice. Il a réussi à apaiser la relation avec l'institution militaire. Ces éléments-là font que le président Tebboune est assuré d'avoir un deuxième mandat sans même présenter un programme ou faire une grande campagne électorale, sans compter la grande indifférence de la population algérienne face à ce scrutin présidentiel.

Justement, vous évoquiez une grande indifférence. Or, apparemment l'un des grands enjeux de cette élection présidentielle, c'est la participation. Vous pensez donc qu’on peut s'attendre à un fort taux d'abstention ?

Je dirais que l'abstention est le seul enjeu de cette élection présidentielle. Il faut rappeler que cette élection est la première et la plus importante après le mouvement populaire algérien « Hirak ». Les abstentionnistes sont considérés comme le premier parti politique d'Algérie. Déserter les urnes, c'est une position politique, ce n'est pas une position de neutralité, c'est plus qu'une indifférence avec la chose politique. Et c'est pourquoi le pouvoir algérien tente, avec des directions électorales régionales à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, de mobiliser les électeurs. Le président Tebboune a besoin d'un score élevé à la fois de participants, mais aussi de voix parce qu'il se souvient que lors des présidentielles, mais aussi lors du référendum sur la Constitution, ni le taux de participation ni le vote favorable n'étaient un score confortable pour le président Tebboune.

Le mandat du président Tebboune a été marqué par une restriction des libertés : des journalistes en prison, des opposants et des personnalités politiques interpellés et arrêtés… Est-ce qu'on peut s'attendre à un respect réel de ces libertés pour ce second mandat éventuel ?

Aujourd'hui, la politique ne s'exerce presque plus en Algérie et il y a énormément de restrictions qui frappent les partis politiques, les syndicats, mais aussi la presse. Il est important pour l'Algérie de revoir sa copie en matière de libertés publiques et privées. Un État comme l'Algérie ne peut pas avoir peur d'un journal ou d'un éditorialiste. Aujourd'hui, il est difficile d'accepter que les journalistes soient limités dans leurs mouvements ou dans leur travail en raison d'un point de presse ou d'un post sur les réseaux sociaux. Ce qui est attendu du président Tebboune, c'est qu'il donne aussi à la question des libertés, à la question de l'exercice libre de la politique, la place qu'elle mérite.

Il y a quelques semaines, la France et l'Algérie se sont une nouvelle fois déchirées, cette fois-ci sur le cas du Sahara occidental. La présidence entretient de très mauvaises relations avec la junte malienne. À l'est, il y a une crise ouverte avec le maréchal libyen Khalifa Haftar. S'il est réélu, de quelle manière le président Tebboune compte-t-il repositionner l'Algérie sur le plan diplomatique ?

L'usage politique que fait le président Tebboune de ces crises, c'est plutôt pour dire « Je suis l'homme de la situation » et que l'Algérie vit dans un contexte régional très tendu face à des mutations importantes, des secousses sur le plan politique, sécuritaire mais aussi social dans son environnement régional le plus proche la Tunisie, la Libye… Vous avez mentionné les pays du Sahel, il y a aussi la guerre en Ukraine qui a été plutôt une aubaine pour le président et pour l'État avec le retour de l'Algérie comme un fournisseur fiable pour les marchés européens, ce qui lui assure des revenus importants.

Fournisseur en hydrocarbures, je suppose…

Oui, bien sûr, en hydrocarbures et surtout le gaz algérien qui est devenu une denrée très demandée par les pays européens. En revanche, l'usage politique de cet environnement troublé doit aussi pousser l'Algérie à réfléchir sur les contours de sa nouvelle diplomatie, sa nouvelle politique étrangère. L’Algérie ne peut que justement donner la priorité absolue d'abord à ce qui se passe en Libye, on a bien vu l'avancée de l'armée du maréchal Haftar jusqu'à la frontière algérienne, la situation avec le Niger, avec le Mali et bien sûr la relation aussi tendue avec le Maroc. Certes, l'Algérie a brillé au Conseil de sécurité puisqu'elle est membre non permanent dans le dossier de Gaza. Mais je pense que les questions régionales constituent une priorité de premier niveau pour le président de Tebboune dans son deuxième mandat.

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