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Burkina Faso: témoignages de victimes de violences des Volontaires pour la Défense de la Patrie [2/3]

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La situation sécuritaire pousse plus de deux millions de Burkinabè à quitter leurs foyers. Bon nombre sont des déplacés internes, et d’autres se retrouvent dans les pays voisins, comme le Mali, le Ghana ou la Côte d’Ivoire. Plusieurs personnes affirment avoir été victimes de violences commises par des supplétifs de l’armée burkinabè, les Volontaires pour la Défense de la Patrie. Bon nombre de personnes fuient par anticipation, à cause d’un climat marqué, selon elles, par la suspicion d’appartenir ou non aux groupes armés terroristes.

Ramata* est originaire d’un village proche de Ouahigouyia. Sa localité a été attaquée il y a plus d’un an, dit-elle, par des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). Avec sa co-épouse, son mari et leurs dix enfants, Ramata fuit de village en village. Et à chaque étape, cette femme d’âge mûr décrit un climat de suspicion et de violence, entretenu, notamment, par ceux-là mêmes censés protéger les populations.

« À notre arrivée à Tanlili, on a découvert que des Volontaires pour la Défense de la Patrie venaient de tuer neuf hommes. Les corps gisaient par terre. Ma co-épouse s’est mise à hurler en voyant ces corps. Puis les VDP ont arrêté quatre de nos villageois. Ils nous ont fouillé et ont pris nos téléphones. On a préféré partir », témoigne-t-elle.

Ramata et sa famille marchent pendant plusieurs jours. Au fil du temps, le groupe de villageois, en quête d’un lieu sûr, s’amenuise. « Au village de Bissiga, les VDP nous ont arrêtés, comptés et gardés jusqu’au crépuscule. Le chef de la localité a refusé qu’on dorme sur place. Nous avons marché, campé ailleurs et là encore, les villageois se sont opposés à notre présence. On les a suppliés et nous avons pu dormir dehors. Nous étions tous très fatigués. »

« Sur la route, nous avons perdu 19 villageois... »

Après plusieurs mois de marche, Ramata trouve refuge en Côte d’Ivoire. Mais des proches manquent à l’appel, dont son mari. Ramata peine encore à évoquer sa disparition.

« Sur la route, au total, nous avons perdu 19 villageois : deux ont été tués sous notre nez par les VDP. Et les 17 autres ont été arrêtés à divers endroits. Ils sont portés disparus jusqu’à présent. Mon mari est parmi eux », déplore Ramata.

Plusieurs personnes décrivent des arrestations qui leur paraissent sans fondement. À l’image de Samira*, une jeune originaire de Gorom-Gorom. Cette femme a perdu son cousin, décapité par de présumés terroristes. Apeurée, elle fuit, avec son père âgé de 91 ans. Mais à leur tour, ils font l’objet de contrôles musclés.

« On a quitté les mains vides. Le VDP ont arrêté nos hommes. Ils les ont ligotés et déshabillés. Ils voulaient les décapiter. Et nous, on leur a expliqué de ne pas les tuer parce que les djihadistes ont déjà tué une tante, explique-t-elle. Les VDP nous accusent d’être de connivence avec les groupes armés, mais on n’a rien à voir avec eux. Les VDP utilisent des détecteurs de métaux pour contrôler les gens : l’engin a sonné et ils ont arrêté mon père, pensant qu’il est un jihadiste. Mon papa a été enfermé pendant trois jours. »

À sa libération, le vieil homme raconte être pris entre deux réalités : d'un côté, la peur de nouvelles agressions par des groupes armés terroristes. De l'autre, la contrainte de collaborer avec l'armée... Le vieil homme a choisi de fuir cette situation.

* Pour des raisons de sécurité, les prénoms ont été modifiés

À lire aussiBurkina Faso: Témoignages de victimes de violences par des jihadistes [1/3]

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Ramata* est originaire d’un village proche de Ouahigouyia. Sa localité a été attaquée il y a plus d’un an, dit-elle, par des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). Avec sa co-épouse, son mari et leurs dix enfants, Ramata fuit de village en village. Et à chaque étape, cette femme d’âge mûr décrit un climat de suspicion et de violence, entretenu, notamment, par ceux-là mêmes censés protéger les populations.

« À notre arrivée à Tanlili, on a découvert que des Volontaires pour la Défense de la Patrie venaient de tuer neuf hommes. Les corps gisaient par terre. Ma co-épouse s’est mise à hurler en voyant ces corps. Puis les VDP ont arrêté quatre de nos villageois. Ils nous ont fouillé et ont pris nos téléphones. On a préféré partir », témoigne-t-elle.

Ramata et sa famille marchent pendant plusieurs jours. Au fil du temps, le groupe de villageois, en quête d’un lieu sûr, s’amenuise. « Au village de Bissiga, les VDP nous ont arrêtés, comptés et gardés jusqu’au crépuscule. Le chef de la localité a refusé qu’on dorme sur place. Nous avons marché, campé ailleurs et là encore, les villageois se sont opposés à notre présence. On les a suppliés et nous avons pu dormir dehors. Nous étions tous très fatigués. »

« Sur la route, nous avons perdu 19 villageois... »

Après plusieurs mois de marche, Ramata trouve refuge en Côte d’Ivoire. Mais des proches manquent à l’appel, dont son mari. Ramata peine encore à évoquer sa disparition.

« Sur la route, au total, nous avons perdu 19 villageois : deux ont été tués sous notre nez par les VDP. Et les 17 autres ont été arrêtés à divers endroits. Ils sont portés disparus jusqu’à présent. Mon mari est parmi eux », déplore Ramata.

Plusieurs personnes décrivent des arrestations qui leur paraissent sans fondement. À l’image de Samira*, une jeune originaire de Gorom-Gorom. Cette femme a perdu son cousin, décapité par de présumés terroristes. Apeurée, elle fuit, avec son père âgé de 91 ans. Mais à leur tour, ils font l’objet de contrôles musclés.

« On a quitté les mains vides. Le VDP ont arrêté nos hommes. Ils les ont ligotés et déshabillés. Ils voulaient les décapiter. Et nous, on leur a expliqué de ne pas les tuer parce que les djihadistes ont déjà tué une tante, explique-t-elle. Les VDP nous accusent d’être de connivence avec les groupes armés, mais on n’a rien à voir avec eux. Les VDP utilisent des détecteurs de métaux pour contrôler les gens : l’engin a sonné et ils ont arrêté mon père, pensant qu’il est un jihadiste. Mon papa a été enfermé pendant trois jours. »

À sa libération, le vieil homme raconte être pris entre deux réalités : d'un côté, la peur de nouvelles agressions par des groupes armés terroristes. De l'autre, la contrainte de collaborer avec l'armée... Le vieil homme a choisi de fuir cette situation.

* Pour des raisons de sécurité, les prénoms ont été modifiés

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