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L’élevage artisanal de poissons sur la côte Adriatique slovène
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Cap sur la Méditerranée. C'est là-bas, face à la botte italienne, sur la côte slovène bordée par la mer Adriatique, qu'un élevage artisanal de poissons prospère depuis une vingtaine d'années. Mais la crise du Covid, la guerre en Ukraine et l'inflation menacent aujourd'hui cette activité florissante.
Dans le golfe de Piran, un bateau s’approche de grands enclos flottants en mer que la main d’Irena Fonda indique de loin : « Voici notre ferme de poissons. Nous l’appelons “le jardin de poissons”, car c’est une ferme à taille humaine. »
Les fermes de poissons artisanales disparaissent
Après son doctorat en biologie, Irena Fonda a repris la ferme piscicole fondée par son père il y a vingt ans. Le travail y est manuel, sans apport de produits chimiques. Le bar issu de cet élevage est plébiscité par les grands chefs. Mais la crise est passée par là.
« Les fermes artisanales comme celle-ci disparaissent une à une face à la concurrence industrielle. La nourriture pour les poissons a énormément augmenté, nos marges sont devenues insignifiantes. Les petites poissonneries qui vendaient nos produits ont presque toutes disparu après le Covid. La grosse distribution tire les prix vers le bas. Pas moyen de négocier avec elle. Or, un bar a besoin de deux à quatre ans pour grandir. » Pour survivre, la quadragénaire dynamique vend à l’étranger.
Le tourisme et les services ont remplacé la pêche
Sur la côte, le secteur touristique et les services ont le vent en poupe, au détriment des activités traditionnelles comme la pêche, explique Iztok Škerlič, directeur de l’Agence de développement économique basée à Izola.
« Seules cinq ou sept usines de transformation de poissons subsistent, alors qu’elles étaient plus d’une centaine. Quelques fermes d’élevage de crustacés exportent vers l’Italie et la Croatie. Mais de petites poissonneries ont du mal à tenir debout. Ces PME souvent familiales n’ont pas pu bénéficier du plan de soutien d’après-Covid, comme leurs homologues touristiques. Ce n’est pas bien, car l’aquaculture et la pisciculture durables sont les secteurs d’avenir face à la raréfaction des ressources marines. »
Tout un système à reconstruire
Jerneja Penca, à la tête de l’Institut méditerranéen pour la recherche en environnement, acquiesce : « Ces petites exploitations d’aquaculture permettent de réduire les chaînes de valeur, diversifier les produits, privilégier leur saisonnalité. Elles tentent de créer leurs marques. Des initiatives qui se servent d’au moins un de ces leviers existent en Slovénie, mais aussi autour du bassin méditerranéen. C’est comme cela que ces structures deviendront viables et bénéficieront aux communautés locales. C’est tout ce système socio-écologique qu’il faut reconstruire. »
À Portorož, Irena Fonda a créé You®Sea, une fondation dédiée à la conservation de la biodiversité sous-marine. Et ce, notamment par les biais de l’éducation des plus petits. « Pour bouger les choses, éduquons les enfants », sourit la piscicultrice slovène.
À écouter aussiEn Slovénie, la vallée de la Vipava s’adapte au changement climatique
Avec le soutien de l’Union européenne.
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Cap sur la Méditerranée. C'est là-bas, face à la botte italienne, sur la côte slovène bordée par la mer Adriatique, qu'un élevage artisanal de poissons prospère depuis une vingtaine d'années. Mais la crise du Covid, la guerre en Ukraine et l'inflation menacent aujourd'hui cette activité florissante.
Dans le golfe de Piran, un bateau s’approche de grands enclos flottants en mer que la main d’Irena Fonda indique de loin : « Voici notre ferme de poissons. Nous l’appelons “le jardin de poissons”, car c’est une ferme à taille humaine. »
Les fermes de poissons artisanales disparaissent
Après son doctorat en biologie, Irena Fonda a repris la ferme piscicole fondée par son père il y a vingt ans. Le travail y est manuel, sans apport de produits chimiques. Le bar issu de cet élevage est plébiscité par les grands chefs. Mais la crise est passée par là.
« Les fermes artisanales comme celle-ci disparaissent une à une face à la concurrence industrielle. La nourriture pour les poissons a énormément augmenté, nos marges sont devenues insignifiantes. Les petites poissonneries qui vendaient nos produits ont presque toutes disparu après le Covid. La grosse distribution tire les prix vers le bas. Pas moyen de négocier avec elle. Or, un bar a besoin de deux à quatre ans pour grandir. » Pour survivre, la quadragénaire dynamique vend à l’étranger.
Le tourisme et les services ont remplacé la pêche
Sur la côte, le secteur touristique et les services ont le vent en poupe, au détriment des activités traditionnelles comme la pêche, explique Iztok Škerlič, directeur de l’Agence de développement économique basée à Izola.
« Seules cinq ou sept usines de transformation de poissons subsistent, alors qu’elles étaient plus d’une centaine. Quelques fermes d’élevage de crustacés exportent vers l’Italie et la Croatie. Mais de petites poissonneries ont du mal à tenir debout. Ces PME souvent familiales n’ont pas pu bénéficier du plan de soutien d’après-Covid, comme leurs homologues touristiques. Ce n’est pas bien, car l’aquaculture et la pisciculture durables sont les secteurs d’avenir face à la raréfaction des ressources marines. »
Tout un système à reconstruire
Jerneja Penca, à la tête de l’Institut méditerranéen pour la recherche en environnement, acquiesce : « Ces petites exploitations d’aquaculture permettent de réduire les chaînes de valeur, diversifier les produits, privilégier leur saisonnalité. Elles tentent de créer leurs marques. Des initiatives qui se servent d’au moins un de ces leviers existent en Slovénie, mais aussi autour du bassin méditerranéen. C’est comme cela que ces structures deviendront viables et bénéficieront aux communautés locales. C’est tout ce système socio-écologique qu’il faut reconstruire. »
À Portorož, Irena Fonda a créé You®Sea, une fondation dédiée à la conservation de la biodiversité sous-marine. Et ce, notamment par les biais de l’éducation des plus petits. « Pour bouger les choses, éduquons les enfants », sourit la piscicultrice slovène.
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Avec le soutien de l’Union européenne.
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