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La Belle est la Bête

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La belle affiche du film La Belle et la Bête,
de Jean Cocteau

De tous les contes, ceux que je préfère sont ceux de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, et parmi eux, tout particulièrement, La Belle et la Bête, qui depuis toujours m’enchante (et dont on trouvera ici une lecture faite à mes enfants il y a une quinzaine d’années).

Elle est l’histoire d’un prince qu’un sort a transformé en bête, ce qui va lui permettre de connaître le véritable amour. Il serait resté prince, glorieux dans sa jeunesse et sa beauté, c’est à ses atours qu’on se serait attaché. Mais il est laid et sauvage. Et la femme qui l’aimera en dépit de son apparence et de son statut de bête, cette femme là l’aimera vraiment car elle aura su percer la carapace, mettre au jour le diamant enfoui.

L’amour est une découverte. Il lui faut, pour se déployer vraiment et prendre à la fois son ampleur et son vol, voir au-delà des apparences, creuser la surface. C’est probablement le drame des êtres trop beaux que d’attirer toujours les regards et les élans, au risque de douter toujours de l’amour qui leur est porté : est-ce moi qu’on aime ou seulement mon éclat ?

Il faut du temps, des deux côtés, pour aller au-delà des apparences, dépasser le masque de la laideur et celui de la beauté, pour que la Belle perce la Bête et que la Bête, symétriquement, apprenne à apprécier cette Belle et à découvrir la bonté qui se cache derrière la beauté.

Tout cela est un peu fleur bleue mais il y a plus : la Belle est la Bête, ou plutôt : le Beau est la Bête. La créature aux griffes fumantes du film de Jean Cocteau est moins la victime du sort jeté par une méchante sorcière que le prince révélé à lui-même par une introspection psychanalytique, le prince qui, dans ses rêves nocturnes, quand sa conscience s’est perdue dans les chemins de traverse de l’onirisme, revêt sa fourrure, ses hurlements, ses désirs et ses besoins de fauve, découvre avec stupeur la sauvagerie qui est en lui.

Le Beau est la Bête mais la Bête est le Beau. C’est pour avoir accepté de se mettre à nu, de découvrir l’épaisse toison ténébreuse que recouvrait sa peau d’homme propre sur soi que le prince non seulement peut gagner l’amour de Belle mais devient prince et d’abord homme. Et il le devient non seulement de mettre au jour cette partie enfouie de sa nature, mais d’accepter, de vivre sa sauvagerie, de connaître les tourments, les déchirements, les plaisirs et les remords que provoque cette plongée au cœur des ténèbres. C’est là, dans la nuit profonde, dans l’expérience de l’imperfection et du mal, dans le déchirement de cette déchirure, que peuvent vraiment jaillir l’éclat, le beau et le bien.

“That’s how the light gets in”.


En illustration sonore, évidemment, Anthem, de Leonard Cohen.

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La belle affiche du film La Belle et la Bête,
de Jean Cocteau

De tous les contes, ceux que je préfère sont ceux de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, et parmi eux, tout particulièrement, La Belle et la Bête, qui depuis toujours m’enchante (et dont on trouvera ici une lecture faite à mes enfants il y a une quinzaine d’années).

Elle est l’histoire d’un prince qu’un sort a transformé en bête, ce qui va lui permettre de connaître le véritable amour. Il serait resté prince, glorieux dans sa jeunesse et sa beauté, c’est à ses atours qu’on se serait attaché. Mais il est laid et sauvage. Et la femme qui l’aimera en dépit de son apparence et de son statut de bête, cette femme là l’aimera vraiment car elle aura su percer la carapace, mettre au jour le diamant enfoui.

L’amour est une découverte. Il lui faut, pour se déployer vraiment et prendre à la fois son ampleur et son vol, voir au-delà des apparences, creuser la surface. C’est probablement le drame des êtres trop beaux que d’attirer toujours les regards et les élans, au risque de douter toujours de l’amour qui leur est porté : est-ce moi qu’on aime ou seulement mon éclat ?

Il faut du temps, des deux côtés, pour aller au-delà des apparences, dépasser le masque de la laideur et celui de la beauté, pour que la Belle perce la Bête et que la Bête, symétriquement, apprenne à apprécier cette Belle et à découvrir la bonté qui se cache derrière la beauté.

Tout cela est un peu fleur bleue mais il y a plus : la Belle est la Bête, ou plutôt : le Beau est la Bête. La créature aux griffes fumantes du film de Jean Cocteau est moins la victime du sort jeté par une méchante sorcière que le prince révélé à lui-même par une introspection psychanalytique, le prince qui, dans ses rêves nocturnes, quand sa conscience s’est perdue dans les chemins de traverse de l’onirisme, revêt sa fourrure, ses hurlements, ses désirs et ses besoins de fauve, découvre avec stupeur la sauvagerie qui est en lui.

Le Beau est la Bête mais la Bête est le Beau. C’est pour avoir accepté de se mettre à nu, de découvrir l’épaisse toison ténébreuse que recouvrait sa peau d’homme propre sur soi que le prince non seulement peut gagner l’amour de Belle mais devient prince et d’abord homme. Et il le devient non seulement de mettre au jour cette partie enfouie de sa nature, mais d’accepter, de vivre sa sauvagerie, de connaître les tourments, les déchirements, les plaisirs et les remords que provoque cette plongée au cœur des ténèbres. C’est là, dans la nuit profonde, dans l’expérience de l’imperfection et du mal, dans le déchirement de cette déchirure, que peuvent vraiment jaillir l’éclat, le beau et le bien.

“That’s how the light gets in”.


En illustration sonore, évidemment, Anthem, de Leonard Cohen.

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